tailler la marche - sara favriau

tailler la marche

tailler la marche (trim the step) – 2020 – Forest Festival of Ile de France – Set of interventions-sculptures in situ in the Forest of Fontainebleau – Scots pine, oak

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(english below)

Invitée par l’ONF pour le Festival des Forêts d’île-de-France, j’ai choisi de détourner cette invitation en un projet invisible et discret, essayant d’être au plus près de la forêt. J’ai travaillé sur des arbres tombés au sol et sur pied mais dépéris, donc condamnés à être coupés. Face à ce champ libre d’action, j’ai  tenté de répondre par l’humilité, tout en ayant des gestes transgressifs : travailler sur des arbres encore sur pied, que l’on se représente donc comme vivants. Les interventions in situ sont éparpillées, elles se confondent dans «l’environnement». L’oeuvre est une immersion pour le regardeur qui, par la marche, découvre progressivement six oeuvres noyées dans 2000 m2 d’une parcelle de la forêt de Fontainebleau. Avec plus d’attention, on remarque les interventions qui évoquent pour la plupart des processus chimériques : comment «hybrider» le bois, en incisant dans ses profondeurs, rabotant des corolles, lui attribuant de cette manière plumes, écailles, poils. Ici, nature et culture se mélangent  au coeur de la forêt. En s’approchant l’on comprend que ces «anomalies» proviennent de la main d’un humain, enfin les détails proches d’un travail d’orfévrerie, tous singuliers, apparaissent. 

Au contraire du Land Art qui a pu parfois esthétiser ou sanctuariser la nature, il s’agit, par ces transgressions, de résurrection d’arbres (condamnés). Ceux-ci dépérissent des suites du changement climatique et de sécheresse. Ce travail essaie d’échapper et de s’affranchir des canons de pensées du modernisme, tout en déconstruisant la notion de territoire associée à la forêt. Ces gestes qui frappent sont «violents» dans la mesure où mon intervention révèle la mortalité de l’individu arbre, la désinvolture de l’homme sur la nature. Cette action ambigüe, porte en elle-même sa controverse. Tailler la marche, est une installation dont l’invisibilisation frappe quand on la découvre. Elle pointe l’impermanence de la forêt, la nature, par conséquent cristallise la finitude. Paradoxalement, elle tente, en la dénaturant, de la faire renaître – sensiblement. 

Cette intervention, au-delà de son statut environnemental, est une double réflexion autour de la posture, celle de l’artiste, celle de l’Homme. Physique comme politique. C’est une oeuvre éphémère, les arbres sont voués à être coupés : ce caractère «périssable», comme sa découverte, va créer d’autres oeuvres, cette métamorphose susciter d’autres imaginaires, d’autres fictions. 

// English

Invited by the ONF (National Forestry Agency) for the Festival des Forêts d’Ile de France, I chose to divert this invitation into an invisible and discreet project, trying to be as close as possible to the forest. I worked on trees that had fallen to the ground and were standing but were dying, thus condemned to be cut down. Faced with this free field of action, I tried to respond with humility, while having transgressive gestures: working on trees still standing, that we represent as alive. The in situ interventions are scattered, they merge into the « environment ». The work is an immersion for the viewer who, by walking, gradually discovers six works drowned in 2000 m2 of a plot of land in the forest of Fontainebleau.

Following the example of Land Art which aestheticizes or sanctuarizes nature, it is a question, by these transgressions, of resurrection of trees (condemned). These trees are dying out as a result of climate change and drought. Tailoring the step, is an installation whose invisibility strikes when it is discovered. It points out the impermanence of the forest, the nature, consequently crystallizes the finitude. Paradoxically, it attempts, by denaturing it, to make it reborn – noticeably.

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