le ruban de moëbius - sara favriau

Le ruban de Möbius

Le ruban de MöbiusThe oasis reborn, AlUla, Arabie Saoudite – 2022 – Le ruban de Möbius est une installation à ciel ouvert en deux parties. Elle embrasse l’ensemble d’une ferme en terre crue. 1/ une corde formant un noeud se loge dans la dernière et plus secrète, pièce de la ferme. 2/ un cordon de cendre de feuille de palmier parcoure deux pièces de la ferme ouverte vers l’extérieur.

The Moebius Ribbon is an open-air installation in two parts. It seizes the whole of a mud farm. 1/ a rope forming a knot is housed in the last and most secret room of the farm. 2/ a cord of palm leaf ash runs through two rooms of the farmhouse, open to the outside.

  • Le ruban de Möbius - SARA FAVRIAU
  • Le ruban de Möbius - SARA FAVRIAU
  • Le ruban de Möbius - SARA FAVRIAU
  • le ruban de moëbius - sara favriau

©Sara Favriau & Malo Legrand

  • First part of the installation

  • Le ruban de Möbius - SARA FAVRIAU
  • le ruban de moëbius - sara favriau

©Sara Favriau & Malo Legrand

  • Second part of the installation

(English below)

La première partie de l’installation, se trouve dans une ferme en terre crue au coeur de la palmeraie d’AlUla – Dans cette première partie, une corde est tressée depuis le milieu d’une feuille de palmier, auxquelles viennent se nouer d’autres feuilles-cordes pour former un lien épais. Un grand emmêlement, placé dans une pièce fermée, mais à ciel ouvert d’une vieille ferme en ruine : la Nature s’emmêle avec la Culture. Cette corde est créée à partir des tiges des feuilles de palmier. Ces tiges, à priori rigides, ont été rompues et assouplies pour devenir de la fibre, puis torsadées et tressées. Les fibres naturelles ont été délié pour être renouées de façon culturelle. Le tronc du palmier qui s’élève a disparu. Ne subsiste que des feuilles, témoins et traces de vie. Le cordage incarne le lien du ciel vers la terre. Le nœud, l’emmêlement, quant à lui, évoque à la fois, tensions et correspondances entre Nature et Culture. Un bol de cendre de feuilles de palmier est placé au pied de l’installation. Sa présence évoque le cycle (réparation/destruction) comme la présence de l’humain. En effet, de nombreux feux sont organisés dans l’oasis par les propriétaires. Les palmiers-dattiers, en culture, ravagés par les parasites et leurs palmes qui tombent de la canopée, sont en permanence brûlées. L’oasis fume au sol, aux pieds des dattiers. Pourtant, les cendres de ces feux servent ensuite à fertiliser les sols en les disposant autour des palmiers. Ici encore, il s’agit de cycle et de circularité.

Dans la seconde partie de l’installation, ce sont des feuilles de palmiers ont été brûlé in situ dans les vestiges d’une ferme en terre crue, à ciel ouvert. Cette ferme se trouve dans la partie cultivée, fertile de la palmeraie d’AlUla. Les feuilles, que l’on devine encore, forment à présent un cordon de cendre. Un petit feu sous contrôle, alimenté par l’humain, s’est consumé jusqu’à la tombée du jour. Les cendres tracent désormais un chemin sous forme de cordon. Un chemin qui révèle et souligne l’espace de cette vieille bâtisse. Ils suivent les murs encore érigés de la ferme. Symboliquement, ce lien de cendre qui embrasse la ferme, est une attention, un rituel. Jadis feu, les cendres des feuilles à présent fertilisent, protègent, alimentent le foyer et nous le remémorent. Elles colorent aussi le sol de la ferme. Ici, l’élément terre fait corps avec les deux éléments qui n’existent pas l’un sans l’autre : l’air et le feu. 

A travers la forme du cordon, la notion de lien est convoquée : comme une extension immatérielle, déliée de la première partie de l’installation du ruban de Möbius : la «feuille-corde». En effet, visible depuis l’extérieur, dans la palmeraie, le cordon de cendres mène jusqu’à la seule pièce invisible de la ferme, où se trouve une autre œuvre : une corde tressée depuis la tige des feuilles de palmier et qui forme un noeud. Ce cordon, ce lien de cendre désincarné, mène donc vers un autre lien plus matérialisé, incarné par la feuille-corde. A eux-deux, ils forment une installation unique et polysémique.

// English

the first part of the installation, is located in a mud farm in the heart of the AlUla palm grove – In this first part, a rope is braided from the middle of a palm leaf, to which other leaf-ropes are knotted to form a thick bond. A large tangle, set in a closed but open room of an old ruined farmhouse: Nature tangles with Culture. This rope is created from the stems of palm leaves. These stalks, which appear to be rigid, have been broken and softened to become fibre, then twisted and braided. The natural fibres were untied and then rewoven in a cultural way. The trunk of the rising palm has disappeared. Only the leaves remain, witnesses and traces of life. The rope embodies the link from heaven to earth. The knot, the entanglement, evokes both tensions and correspondences between Nature and Culture. A bowl of palm leaf ash is placed at the foot of the installation. Its presence evokes the cycle (repair/destruction) as well as the presence of humans. Indeed, many fires are organised in the oasis by the owners. The date palms, in cultivation, ravaged by parasites and their palms falling from the canopy, are permanently burnt. The oasis smokes on the ground, at the feet of the date palms. However, the ashes from these fires are then used to fertilise the soil by placing them around the palm trees. Here again, it is a question of cycle and circularity.

In the second part of the installation, palm leaves were burnt in situ in the remains of an open-air mud farm. This farm is located in the cultivated, fertile part of the AlUla palm grove. The leaves, which can still be seen, now form a line of ash. A small, controlled fire, fuelled by the human, has burned down to dusk. The ashes now trace a path in the form of a cordon. A path that reveals and highlights the space of this old building. They follow the still standing walls of the farm. Symbolically, this link of ashes that embraces the farm is an attention, a ritual. Once a fire, the ashes of the leaves now fertilize, protect, feed the hearth and remind us of it. They also colour the floor of the farm. Here, the earth element is at one with the two elements that do not exist without each other: air and fire. 

Through the form of the cord, the notion of link is summoned: like an immaterial extension, untied from the first part of the installation of the Möbius strip: the « cord leaf ». Indeed, visible from the outside, in the palm grove, the cord of ashes leads to the only invisible room of the farm, where another work is located: a rope braided from the stem of palm leaves and forming a knot. This cord, this disembodied ash link, thus leads to another more materialized link, embodied by the leaf-rope. Together they form a unique and polysemous installation

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